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Libération

En Serbie, les clés du pouvoir coincent

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Les réformistes se heurtent aux alliés de Milosevic dans la police et la justice.
par Snejana JOVANOVIC
publié le 3 novembre 2000 à 6h08

Belgrade intérim

Une nouvelle épreuve de force commence entre les réformistes de Vojislav Kostunica et les proches de Slobodan Milosevic. Faute d'arriver à réellement contrôler certains secteurs clés de l'Etat, le DOS (la coalition de 18 partis constituant l'Opposition serbe démocratique) menace de boycotter les travaux du gouvernement de transition regroupant l'ex-opposition, le SPO (le Parti du renouveau serbe de Vuk Draskovic, proche de l'ex-opposition) et le SPS (Parti socialiste de Slobodan Milosevic), mis en place jusqu'aux élections législatives serbes du 23 décembre prochain.

«Si nous partons, ceux qui resteront au sein du cabinet seront responsables pour tous les problèmes que connaîtra la Serbie lors de l'hiver à venir», menace Nebojsa Covic, vice-Premier ministre du DOS. Selon lui, les socialistes font de l'obstruction. Ils tentent de verrouiller leurs derniers bastions, notamment dans la police et la justice. Si la DOS se félicite des démissions des deux principaux magistrats de la république de Serbie, elle exige notamment, au plus vite, la démission du chef de la police et des services de sécurité Rade Markovic, homme lige de Slobodan Milosevic. Celui-ci se méfiait de l'armée, mais il a choyé les forces du ministère de l'Intérieur de Serbie qui comptent quelque 120 000 hommes bien entraînés et très bien armés.

Dans le gouvernement de transition, l'ex-opposition est pour le moment réduite à jouer les utilités. «Nous pouvons faire tout ce qui n'est pas important, et