New York de notre correspondant
Hillary fait du porte à porte. La nuit est tombée depuis longtemps mais, pull bleu turquoise jeté sur les épaules, elle avance à la lumière des lampes de poche des services de sécurité, au milieu des maisons cossues de ce quartier résidentiel de Mamaroneck, au nord de New York. Sur son perron, une femme semble surprise quand elle voit apparaître la First Lady. «Bonjour, je suis Hillary Clinton, je me présente pour le Sénat et j'espère pouvoir compter sur votre vote.» Bientôt, toute la famille est dehors pour prendre des photos. «Vous voyez, dit un voisin frigorifié venu promener son chien, c'est une fille de Washington, mais elle fait des efforts. Elle vient parler aux "vrais gens".»
Après deux ans d'une campagne harassante et à cinq jours du jour J, Hillary Clinton n'est pas encore tout à fait new-yorkaise, mais elle fait de son mieux. Depuis qu'elle a décidé en 1998 d'essayer de succéder au sénateur démocrate de New York Patrick Moynihan, la critique l'a suivie pas à pas.
Gaffes. Les premiers, certains démocrates se sont demandé s'il était habile de parachuter une femme de président pour un poste aussi important. Au début de l'année encore, Hillary ne cessait de multiplier les gaffes, se disant prête par exemple à aller défiler avec les Irlandais pour la Saint-Patrick, avant que le parti ne lui explique que l'événement était généralement boycotté car il excluait les gays...
Au fil des meetings, Hillary a toutefois gagné en carrure. Elle, si souv