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Libération

Comment peut-on être texan?

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publié le 4 novembre 2000 à 6h09

Le Texan est fier. Le dôme de son capitole, au centre d'Austin, dépasse d'un mètre ou deux celui de Washington. Sa Constitution prévoit l'indépendance si d'aventure Washington l'embêtait trop. Sa devise est: «Don't mess with Texas» («Touche pas au Texas»). Il ne faut donc pas s'étonner que la description par Al Gore du «Texas de George W. Bush» (en gros: l'Etat le plus sale, le plus violent, le plus miséreux...) n'ait pas rencontré un succès fou. L'état-major démocrate, il est vrai, avait poussé assez loin l'art de la médisance, déconseillant par exemple aux personnes non vaccinées de se rendre dans l'Etat de George Bush... Déjà très populaire dans son Etat, le gouverneur l'est devenu encore plus, devançant Gore de 30 points. Les candidats démocrates texans, vus comme des traîtres à la patrie, rasent les murs. Les Républicains s'en donnent à coeur joie, multipliant les articles indignés ou publicités patriotiques. Comme ce spot radio, où une femme s'offusque des attaques des démocrates («ils nous ridiculisent, traitent Houston de capitale de la pollution») et où une voix d'homme lui explique que «Ken Bentsen [candidat démocrate au Sénat, ndlr] ne représente pas le Texas, mais Clinton-Gore».

Face à ces attaques, les démocrates ont adopté des stratégies diverses. Certains font les sourds. Gore? Lieberman? Connais pas! C'est le cas de David Fisher, candidat au sénat local: ni ses affiches ni son site web ne mentionnent le ticket démocrate pour la Maison Blanche. Il ne reconnaît