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Libération

Le Fatah critique les conditions de la trêve.

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Le parti reproche à Arafat d'avoir fait trop de concessions.
publié le 4 novembre 2000 à 6h09

Gaza envoyé spécial

Rarement, dans sa longue carrière politique, Yasser Arafat aura joué partie aussi serrée. En négociant en solitaire un accord de cessez-le-feu, dans la nuit de mercredi à jeudi, le vieux dirigeant nationaliste a provoqué une levée de boucliers sans précédent parmi les siens. Et l'application de la trêve, dans les termes concédés aux Israéliens, ressemble à s'y méprendre à un casse-tête inextricable.

Le président de l'Autorité palestinienne a certes des atouts lorsqu'il s'agit de passer la bride aux mouvements islamistes. Le prêche des imams, lors de la grande prière du vendredi à la mosquée principale de Gaza, avait été soigneusement contrôlé. Les religieux désignés par le pouvoir se sont cantonnés à une lecture très orthodoxe du Coran, relayant les appels au calme et à l'unité nationale prônés par Arafat. Un petit groupe de militants du Hamas a bien tenté d'entraîner les fidèles dans une manifestation de défiance. Sans succès. Derrière une dizaine d'activistes au visage masqué, seuls une centaine de gamins criaient leur volonté de poursuivre l'Intifada «jusqu'à la libération de Jérusalem». Sur la place de l'Indépendance, ils n'étaient qu'une poignée à attendre le cortège sous l'étroite surveillance des forces de police. Calmes, mais fermes. Une présence suffisamment dissuasive pour que les chefs du Jihad islamique préfèrent annuler leur rassemblement convoqué dans les faubourgs de Bet Lahiya afin de «commémorer la mémoire des martyrs». Une cérémonie jugée