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Libération

Le président philippin s'accroche à son fauteuil.

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Accusé de corruption, Estrada est menacé de destitution.
publié le 4 novembre 2000 à 6h09

Bangkok de notre correspondant

Quand l'acteur Joseph Estrada jouait les durs sur le grand écran, les Philippins l'adoraient. Mais ces mêmes qualités de battant exaspèrent maintenant. Abandonné par ses partisans, poussé à la démission par tous les secteurs de la société philippine, le président Estrada continue de s'accrocher à son fauteuil de Président envers et contre tout. Un mois après avoir été accusé d'engranger 8 millions de dollars de revenus du jueteng (une loterie clandestine à laquelle s'adonnent les Philippins pauvres), Estrada lutte pour sa survie politique, refusant de céder le pouvoir malgré les manifestations qui se succèdent à Manille. «Estrada est têtu. Il a longtemps caressé l'idée de devenir président et il ne va pas abandonner comme cela. Son amour-propre est aussi touché. Il croit que c'est l'élite politique qui manigance contre lui. Se maintenir au pouvoir, c'est pour lui une façon de continuer à braver la classe supérieure qui n'a pas voté pour lui», estime le politologue Alfredo Robles.

Destitution. Une série de défections au sein de ses propres troupes vendredi a encore réduit sa marge de manoeuvre. Les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, accompagnés de 50 députés, ont annoncé quitter le camp d'Estrada et soutenir la motion de destitution à son encontre en cours de discussion au Parlement. «Chaque jour, l'état de l'économie empire. Chaque jour, les Philippins deviennent de plus en plus divisés. Nous devons résoudre cette crise au plus vite