Jérusalem
de notre correspondante
La journée de jeudi avait été si intense en Israël, entre espoirs de paix et attentat meurtrier, que celle de vendredi a paru étonnamment calme, entre sortie presque paisible des mosquées et début du sabbat. Du monceau de haines accumulées ces dernières semaines dans la région semblait même s'échapper une mince volute d'espoir. Devant des militants du parti travailliste réunis près de Tel-Aviv, le Premier ministre israélien, qui avait plutôt opté ces dernières semaines pour la logique de l'affrontement, a ainsi déclaré qu'il refusait de «désespérer de la paix». «Nous ne récompenserons pas la violence et ne nous laisserons pas entraîner dans une aventure dont les résultats pourraient être des plus dangereux pour Israël», a ajouté Ehud Barak.
Haine attisée. Les autorités israéliennes semblent avoir compris que la brutalité de leurs ripostes ne faisait qu'attiser l'envie d'en découdre des Palestiniens. Et qu'au bout du compte, les deux camps n'avaient pas d'autre alternative que la paix. Ce sentiment qui mêle à la fois haine et intimité, envie de paix et désir de guerre, est assez bien résumé par cette phrase jetée vendredi par l'éditorialiste Avraham Tirosh, à la une du quotidien Ma'ariv: «Il est très facile, dans ces heures si difficiles, quand le sang jaillit de terre, d'appeler à la rupture des contacts avec les Palestiniens. C'est ce que le coeur réclame avec force. Mais la tête, elle, dit que seul le dialogue stoppera l'effusion de sang.» Ce