Deux hommes sont en fuite au Pérou, deux hommes qui symbolisent les turbulences d'un pays qui s'engage dans une délicate transition, après que son président a trébuché sur un scandale de corruption. Le premier est le lieutenant-colonel Ollanta Humala, qui, à la tête de 50 hommes samedi dernier, s'est mutiné contre un pouvoir qu'il juge «illégitime», celui du président Fujimori et du nouvel état-major de l'armée péruvienne. Le second est Vladimiro Montesinos, l'ancien chef des services de renseignement. Surnommé le «Raspoutine andin», il est l'homme par qui le scandale est arrivé: la diffusion, le 14 septembre à la télévision, d'une vidéocassette le montrant en train de remettre de l'argent à un parlementaire d'opposition a contraint le président Fujimori à convoquer une élection présidentielle anticipée à laquelle il ne se présentera pas. Revenu au Pérou il y a quinze jours, après avoir vainement cherché à obtenir le droit d'asile au Panama, Montesinos est depuis introuvable.
«Amour de la patrie». Vendredi, le militaire rebelle de 38 ans, dont le message nationaliste fait penser au style du président vénézuélien Hugo Chavez, errait toujours dans les montagnes andines et n'était plus accompagné que de quelques hommes. Une tentative de négociation pour obtenir sa reddition, entreprise par le «Défenseur du peuple» (le très officiel médiateur), a échoué.
A Paris, les deux soeurs du lieutenant-colonel Humala remuaient ciel et terre pour obtenir un soutien français à cet officier id