Moscou de notre correspondante
Les électeurs azerbaïdjanais ont voté hier pour désigner leurs 125 députés au Parlement, sous l'oeil attentif du Conseil de l'Europe qui doit se prononcer, demain, sur l'adhésion de ce pays à la famille européenne élargie. Le président Gueïdar Aliev, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 1993, avait fait plusieurs gestes d'apaisement à la veille du scrutin, en libérant notamment 64 prisonniers politiques au début du mois, et en promettant l'accès de tous les partis à la campagne électorale.
Mais cette république ex-soviétique riche en pétrole pratique des moeurs «à la syrienne». Ainsi, pénétré de l'exemple de la famille Assad, le président Aliev vieillissant réfléchit en premier lieu au moyen de transmettre ses pouvoirs à son fils Ilham, 38 ans, actuel vice-président de la compagnie pétrolière nationale publique. En cas de victoire de son parti, Ilham sera élu président du Parlement, un premier pas vers la magistrature suprême si son père, âgé de 77 ans, venait à se retirer avant la fin de son mandat qui expire en 2003.
Pour assurer le succès du fils qui figure au côté de son père sur les affiches électorales, tous les moyens ont été bons. Ainsi le président Gueïdar Aliev a signé le 28 octobre un oukaze multipliant par cinq les salaires à partir du 1er janvier 2001. Retraites et allocations familiales vont, elles, tripler. L'opposition a condamné cette dérive «monarchiste» du pouvoir, mais, désunie, elle a peu de chances de contrecarrer la f