«Mais où sont les jeunes?», s'interrogeaient récemment les reporters du New York Times qui collaient aux basques de George W. Bush et d'Al Gore. La réponse venait quelques paragraphes plus bas: ils ne s'étaient pas déplacés pour venir écouter les candidats. Cette année encore, tant le vice-président que le gouverneur du Texas auront beaucoup de mal à convaincre les jeunes électeurs de se déplacer demain.
Selon le Comité pour l'étude de l'électorat américain, la participation des moins de 24 ans au scrutin présidentiel est en déclin depuis trente ans. Et pour ce nouveau millénaire, elle pourrait être la plus faible de l'histoire et se situer «aux alentours des 25 %».
A en croire les intéressés, la faute en incombe avant tout aux deux vedettes de la course présidentielle, accusées de ne pas s'intéresser aux nouvelles générations. «Ils parlent tous les deux de retraite et de médicaments», s'indignait récemment Pam, une étudiante venue voir Gore dans le Michigan, «en quoi puis-je me sentir concernée? Moi, je veux que l'un ou l'autre me dise si je peux bénéficier de bourses pour mes études, s'ils vont avoir une attitude plus raisonnable sur la drogue et légaliser la marijuana, s'ils vont empêcher Napster ou n'importe qui d'autre d'offrir un accès gratuit à la musique sur l'Internet.»
Face à un tel rejet du processus politique, rarement autant de groupes se sont lancés dans des opérations destinées à encourager les plus jeunes à voter. Chez Bush, c'est le neveu latino, George P., qui