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Libération

Les Frères musulmans au Parlement égyptien.

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Malgré la répression, ils obtiennent quinze députés.
publié le 6 novembre 2000 à 6h11

Trois personnes ont été tuées par balles et plusieurs dizaines d'autres blessées samedi, dans le delta du Nil, lors d'incidents opposant policiers et électeurs islamistes en plein scrutin législatif.

Le Caire de notre correspondante

Le dernier tiers des législatives n'a pas encore eu lieu, mais les Frères musulmans savourent déjà leur triomphe. Avec au moins 15 sièges ­ sur les 454 de l'Assemblée du peuple ­, l'organisation islamiste revient au Parlement. Un chiffre modeste, mais une victoire politique pour la confrérie clandestine, qui s'impose comme la première force d'opposition. D'autant que les partis d'opposition «légaux», El-Wafd (libéral), El-Tagammou (marxiste) et le Parti nassérien, n'ont remporté à eux trois que 13 sièges sur les 276 déjà attribués.

Interdits par Nasser, encouragés par Sadate comme contrepoids à l'opposition de gauche, les Frères musulmans sont «tolérés» dans l'Egypte de Moubarak. Le mouvement a un bureau officiel. Son guide, Moustapha Mashour, ne fait pas mystère de ses activités, son porte-parole, Maamoun el-Hodeibi, s'exprime dans la presse. Mais la tolérance à l'égard des «Frères» s'arrête là. Même si les autorités se sont surtout consacrées ces dix dernières années à la lutte contre l'islamisme armé, elles n'ont jamais cessé leur combat contre la confrérie, estimant qu'elle est «la principale instigatrice de toutes les violences».

Rafles. Mais la trêve observée par les groupes armés depuis 1998 a permis au pouvoir de recentrer ses efforts contre