New York de notre correspondant
Quand règne l'incertitude, rien ne vaut la méthode Coué. A 48 heures de l'élection américaine, Al Gore et George W. Bush ont hier délivré le même message à l'Amérique: «Nous allons gagner.» Et les deux candidats pouvaient l'un comme l'autre croire en la victoire.
Le dernier week-end de campagne n'est pas parvenu à départager le vice-président démocrate du gouverneur républicain du Texas. Si Bush reste légèrement en tête dans plusieurs sondages, Gore a notamment refait son retard dans le dernier sondage réalisé samedi par Reuters/MSNBC avec 46 % contre 45 % pour son adversaire avec... une marge d'erreurs de trois points. La plupart des grands quotidiens américains affirmaient ce week-end que l'élection pourrait se jouer à quelques milliers de voix et serait le scrutin le plus serré depuis 1960, l'année de la victoire de John F. Kennedy. Selon deux longs articles du New York Times et du Washington Post, entre six et douze Etats peuvent encore basculer dans un camp ou dans un autre.
Dès lors, la campagne s'est durcie et les deux candidats semblent déterminés à utiliser tous les moyens pour faire la différence. Après avoir affirmé depuis de longues semaines qu'il n'attaquerait pas personnellement Bush, Al Gore a consacré le gros de son énergie à mettre en doute la capacité du gouverneur du Texas à occuper le plus haut poste de la nation. Profitant indirectement de la révélation concernant l'arrestation de Bush pour conduite en état d'ivresse en 1976,