Tokyo de notre correspondant
Prévue du 29 novembre au 2 décembre à Pyongyang, la prochaine réunion de familles coréennes divisées depuis la guerre pourrait bien ne pas avoir lieu. «La confiance fait défaut. La glace a cessé de fondre», se lamente Lae Soon nam, l'une des porte-parole des parents sud-coréens dans l'attente de revoir leurs proches. Alors que Bill Clinton a annoncé samedi qu'il ne se rendrait finalement pas en Corée du Nord dans les prochaines semaines, le processus de retrouvailles orchestré par les gouvernements des deux Corées bat en effet de l'aile.
Le régime communiste du Nord a menacé de le suspendre pour protester contre une interview du président de la Croix-Rouge sud-coréenne Chang Choong-sik. Interrogé par le mensuel conservateur Chosun, celui-ci a déploré «la pauvreté et le sous-développement» qui sévissent au nord de la péninsule. Un constat aussitôt qualifié «d'insupportable insulte» par le pouvoir du «cher leader» Kim Jong-il.
Echanges. Cet accroc n'est pas qu'une escarmouche de propagande. Il est bien plus sérieux. Les Croix-Rouge des deux pays, bien plus administratives qu'humanitaires, président aux retrouvailles des familles divisées.
Décidés lors de la rencontre historique en juin du président sud-coréen Kim Dae-jung et du leader nord-coréen Kim Jong-il, ces échanges ont eu lieu à la mi-août. Une visite croisée de 200 personnes séparées de leurs proches depuis l'armistice de 1953 (sur un total de 7 à10 millions) a été organisée à Séoul et Pyongyan