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Libération

York, citadelle assiégée par les flots

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L'Angleterre lutte contre les inondations depuis huit jours.
publié le 7 novembre 2000 à 6h16

York envoyé spécial

Un double rempart entoure la ville médiévale d'York. Aux fortifications de pierres s'ajoutent des sacs de sable jetés les uns sur les autres. Ils protègent les portes des maisons les plus exposées, s'empilent sur les murets construits le long des rives ou barrent ruelles et escaliers qui mènent aux berges. Partout, soldats, volontaires et employés municipaux dressent des barricades contre les flots en furie. Cela fait une semaine que Mark Robinson court d'un front à l'autre avec son camion chargé de remblais: «Quand on a fini de boucher un trou quelque part, une brèche s'ouvre ailleurs.»

Marées. Vue du ciel, la région ressemble à un grand lac hérissé d'arbres et de pylônes électriques. Deux tempêtes successives ont submergé une terre déjà imprégnée d'eau après un automne exceptionnellement pluvieux. Au nord, des chutes diluviennes, mêlées de neige, qui se déversent sur les Dales, les hauteurs du Yorkshire, transforment le moindre cours d'eau en torrent. A l'est, la mer remonte l'embouchure de l'Humber et s'engouffre dans les rivières avoisinantes. A chaque marée haute, la marmite déborde et les inondations se multiplient à travers un paysage plat comme la main.

Deux jours plus tôt, York, avec ses maisons à colombage, sa cathédrale gothique et ses rues pavées, subissait un véritable siège. La vieille cité n'était reliée au reste du royaume que par deux routes. Dans la nuit de vendredi à samedi, au pic de la marée, l'Ouse, qui coupe la ville en deux, a atteint