Menu
Libération

L'armée belge recrute hors de ses frontières.

Article réservé aux abonnés
Pour ne pas briser l'équilibre Flamands-Wallons, Bruxelles est prêt à enrôler des étrangers.
publié le 8 novembre 2000 à 6h18

Bruxelles de notre correspondante

La Belgique survivra-t-elle à son armée de métier? Alors qu'il est de plus en plus difficile de recruter des soldats dans une Flandre à l'économie florissante, le ministre de la Défense, André Flahaut, voudrait supprimer les quotas dans une armée qui, comme le pays, doit être composée à 60 % de Flamands et 40 % de Francophones. L'Etat belge n'existe que par la grâce de constructions élaborées qui garantissent aux deux communautés une représentation équitable au sein du gouvernement, Parlement et administrations diverses. «Toucher à la répartition dans l'armée, c'est toucher à la clé de voûte de la Belgique. C'est un geste symbolique. On commence par l'armée et on continue avec le reste», estime le politologue flamand Kris Deschouwer.

Pourtant, les faits sont là: en Flandre, le taux de chômage n'est que de 6,5 % alors qu'il dépasse les 15 % en Wallonie. D'autre part, les Flamands, qui sont presque tous bilingues, voire trilingues (français, néerlandais, anglais) trouvent plus facilement du travail que les Francophones qui souvent ne connaissent que leur propre langue. «En Belgique, l'armée n'a aucune fierté, aucune histoire. Le seul avantage, c'est la sécurité de l'emploi, et en ce moment, on en a moins besoin en Flandre qu'en Wallonie», explique le politologue. Les forces armées comptent 40000 hommes, dont 1000 déployés dans des missions de paix en ex-Yougoslavie. Depuis la fin de la conscription, en 1994, ses rangs se désertifient chaque anné