Washington envoyé spécial
«Cette élection aura été une gigantesque séance de travaux pratiques qui a montré quel impact le Net aura sur la vie politique», diagnostique Michael Cornfield, qui dirige l'Online Democracy Project de l'université George Washington (democracyonline.org). Mais le Net n'aura joué qu'un rôle marginal dans la campagne. Au point que James Fallows peut s'étonner dans la New York Review of Books de son «faible impact» sur l'élection du 43e président et du 107e Congrès des Etats-Unis. «Il est clair que 2000 n'aura pas été pour le Net ce que 1960 avait été pour la télévision» quand un nouveau médium de masse s'impose et change la société , confirme Lee Rainie, directeur de l'Internet and American
Life Project du Pew Research Center (pewinternet.org). «La comparaison est plus valable avec le rôle de la télé en1952. On en perçoit l'importance, mais il reste encore virtuel.»
On a vu se multiplier tout au long de l'année électorale les initiatives et les expériences. Des «échangistes» ont proposé de troquer leur voix ici pour Gore contre une voix là-bas pour Nader (voteexchange2000.com). Des satiristes ont mis leur vote aux enchères, pour protester contre la «politique de l'argent» (vote-auction.com). Le Pentagone a fait voter 200 militaires via le Net dans le premier vrai scrutin
en ligne aux Etats-Unis (fvap.ncr.gov). Les votes virtuels électroniques ont proliféré plus de 1,3 million de lycéens et étudiants ont «élu» Bush, avec 56 % des voix (youth-e-vote.ne