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Libération

L'Allemagne au pied du Mur.

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Egon Krenz, dernier président de RDA, s'estime injustement condamné.
publié le 9 novembre 2000 à 6h19

Strasbourg

de notre correspondante

Pour la circonstance, Egon Krenz, 63 ans, dernier chef d'Etat de l'ex-RDA, avait obtenu la permission de passer trois jours hors de la prison de Plötzensee, à Berlin, où il purge une peine en régime de semi-liberté. Il était hier à Strasbourg pour entendre plaider sa cause devant la Cour européenne des droits de l'homme, dans une affaire qui, onze ans après la chute du Mur, oppose d'anciens dirigeants communistes à la nouvelle Allemagne.

Homicides volontaires. Après la réunification, le successeur d'Erich Honecker, qui présida aux destinées d'une Allemagne de l'Est moribonde d'octobre à décembre 1989, a en effet été condamné à six ans et demi d'emprisonnement. La justice allemande l'a jugé coupable d'être, par sa participation aux décisions des plus hautes instances de l'ex-RDA, un «auteur intellectuel d'homicides volontaires», directement responsable de la mort de quatre personnes qui avaient tenté de franchir le rideau de fer entre 1971 et 1989.

Egon Krenz, l'ex-ministre de la Défense Heinz Kessler, 80 ans, et son adjoint Fritz Streletz, 74 ans, condamnés pour des motifs analogues, ont porté l'affaire devant la juridiction strasbourgeoise. Le cas d'un ancien garde-frontière, jugé pour avoir tiré, en 1972, sur un homme qui traversait la frontière à la nage, a été joint à l'audience.

Tous estiment leur condamnation contraire à l'article 7 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui stipule en son premier alinéa: «Nul ne peut être cond