Berlin de notre correspondante
Le mouton noir de la politique allemande habite une gentille petite maison jaune à Köpenick, à l'est de Berlin. Longtemps basé à Stuttgart, le Parti national-démocrate allemand (NPD) vient d'installer son siège national dans ce quartier excentré de la capitale, pensant trouver là un cadre favorable à son expansion parmi les jeunes déboussolés de l'ex-RDA. Les taches de peinture qui maculent sa façade témoignent qu'il en est tout autrement. Le NPD est régulièrement la cible des militants antifascistes qui, armés de bombes de peinture ou de cocktails Molotov, manifestent que la présence d'un parti néonazi à Berlin est pour eux inadmissible.
Agressif et dangereux. Surtout, l'ensemble de la classe politique allemande s'est mobilisée depuis quelques mois contre ce parti jugé «agressif» et dangereux pour l'ordre public. Le gouvernement de Gerhard Schröder a officiellement décidé hier de demander d'ici à la fin de l'année son interdiction à la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. Pour justifier sa demande, le ministre de l'Intérieur social-démocrate, Otto Schily, compare même le NPD au NSDAP, l'ancien parti nazi d'Adolf Hitler. «Si j'avais été ministre de l'Intérieur en 1923 (année du putsch raté de Hitler, ndlr), j'aurais demandé l'interdiction» du parti nazi, a-t-il déclaré hier. «Nous ne devrions pas attendre 1933 (année de la prise du pouvoir par Hitler, ndlr), poursuit-il. Car, alors, ce serait trop tard.»
A l'intérieur de la petite maison jaune, pa