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Libération

Les «gens bien» se mobilisent à Berlin.

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Quelque 200 000 personnes ont défilé contre les néonazis.
publié le 10 novembre 2000 à 6h24

La bonne Allemagne a montré son visage, hier, à Berlin. Venus en famille, entre collègues d'entreprise, de bureau ou d'école, plus de deux cent mille manifestants (selon les organisateurs) ont repris possession de la rue, pour protester contre les agressions racistes et antisémites de ces derniers mois.

Emettre un signal. Tous, mamans avec poussette, enfants avec ballon «non aux néonazis», grands-pères appuyés sur leur cane ou syndicalistes, bannière de l'IG Metall en main, avaient un simple message: «Emettre un signal», comme dit Klaus-Dieter, 50 ans, venu avec une soixantaine de collègues du fisc. «Je suis là parce qu'on ne peut laisser le néonazisme ressurgir en Allemagne, explique-t-il. Justement au sein de l'administration fiscale, nous avons vu ce que la bureaucratie peut commettre: comment l'administration fiscale du Troisième Reich avait récupéré les biens des juifs. Bien sûr, la situation actuelle n'est pas comparable à celle de 1933, mais au moins nous savons maintenant où ça nous mène si on ne résiste pas à temps.»

Dans ce Berlin chargé d'histoire, en ce 9 novembre, anniversaire du pogrom de la «Nuit de cristal» en 1938 (lire encadré ci-contre), sur un tracé très symbolique, partant de la grande synagogue du centre de la capitale ­ détruite par les hordes nazies, mais dont la coupole vient d'être redorée ­, jusqu'à la porte de Brandebourg, récemment souillée par des manifestations de néonazis, le passé semble dans toutes les têtes. «Penser à l'Allem