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Libération

Palm Beach, sous les palmiers la faille.

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Tous les suffrages de ce comté de Floride, essentiellement peuplé de retraités, devraient être recomptés manuellement dès ce matin.
publié le 13 novembre 2000 à 6h27

Palm Beach (Floride)

envoyé spécial

«Je demande que cette commission organise un nouveau dépouillement manuel de tous les suffrages de l'élection présidentielle.» Parfaite inconnue, Carol Roberts, membre de la commission de contrôle des élections du comté de Palm Beach, est aujourd'hui une star. Par cette seule déclaration, à 1 h 45 hier matin, elle a relancé les chances d'Al Gore d'accéder à la Maison Blanche. Derrière des baies vitrées donnant sur la chaussée publique ­ et donc sur les caméras du monde entier ­, la commission avait passé dix heures à recompter un échantillon de 4 300 bulletins de votes, soit un peu plus de 1 % du total. Sur chaque cas litigieux, ses trois membres écoutaient les arguments des avocats des deux grands partis. Au milieu de la nuit, la commission est sortie de cet aquarium et, devant une forêt de micros et de caméras, a annoncé ce nouveau coup de théâtre: les machines n'ont pas pu lire tous les bulletins de vote, qui prennent à Palm Beach la forme de fiches perforées. Plusieurs électeurs n'ont en effet pas percé les fiches avec assez de force. Et, selon l'échantillon examiné, Gore gagnerait 19 voix... En extrapolant à l'ensemble du comté, «cela pourrait représenter 1 900 voix et donc affecter le résultat de l'élection nationale», a conclu Carol Roberts. Al Gore raflerait les 25 grands électeurs de Foride, où George W. Bush ne mène pour l'instant que de 327 voix, et remporterait du même coup la présidentielle... La commission, par deux voix contre