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Libération

Une machinerie électorale à bout de souffle

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Urnes égarées, bulletins par correspondance non dépouillés, machines en panne, votes annulés....
publié le 13 novembre 2000 à 6h27

«L'élection sans fin» a mis à nu les sales petits secrets de ce que le New York Times qualifie de «machine rouillée de la démocratie». A savoir qu'aux Etats-Unis comme ailleurs les élections sont rarement aussi justes, propres et incontestables que le veut la mythologie. On y connaît la fraude, mais surtout l'erreur, la confusion et l'approximation. Le principe fondamental selon lequel «chaque vote compte» n'y est pas toujours respecté. C'est la faute du système autant que des hommes et des femmes qui sont chargés de le faire fonctionner. «Des problèmes comme ceux qu'on voit en Floride? Bon Dieu, il y en a des milliards à chaque élection!», répond au Washington Post Gary McIntosh, président de l'Association nationale des commissaires électoraux. Technologie primitive. «Quand autant de gens votent, et que des êtres humains s'en occupent, il y a inévitablement des erreurs...» «C'est un processus imparfait... Il y a des problèmes à travers tout le pays, à chaque élection», plaide Jim Nicholson, président du comité national républicain. Autrement dit: George W. Bush n'a peut-être pas vraiment gagné en Floride, donc il n'est peut-être pas président des Etats-Unis, mais si on commence à pinailler... où s'arrêtera-t-on?

Personne, pour l'heure, ne crie à la fraude. Pour les démocrates, Al Gore a été privé d'une victoire sans appel en Floride par une accumulation de dysfonctionnements du processus électoral qui auraient entraîné l'annulation de plus de 80 000 voix, dans quatre comtés