Deux gamins coupables d'un crime atroce peuvent-ils, une fois adultes, entamer une seconde vie? En février 1993, Jones Venables et Robert Thomson, alors âgés de 10 ans, avaient enlevé, torturé et tué le petit James Bulger dans un faubourg de Liverpool. A l'approche de leur mise en liberté, ils demandent à la justice le droit de repartir à zéro sans craindre la vengeance des parents de la victime, la vindicte populaire ou le harcèlement des médias.
Depuis hier, la Haute Cour examine la possibilité de leur procurer une fausse identité, un autre numéro de sécu et un nouveau passé. Dès qu'ils sortiront de leur centre d'éducation surveillée, ils pourraient être installés dans un lieu secret, loin de Liverpool, et relié au commissariat le plus proche. Pour la seconde fois dans l'histoire du royaume, deux assassins bénéficieraient ainsi d'un programme de protection réservé d'habitude aux témoins à charge.
Mary Bell, autre célèbre meurtrière juvénile, avait pu obtenir un nouvel état civil et un nouveau départ après douze années de prison. En 1968, à 11 ans, elle avait tué deux enfants en bas âge. Vingt ans plus tard, après la sortie d'un livre qui racontait son histoire, la presse populaire l'avait retrouvée. Elle vit depuis cachée sous la protection de la police avec la peur constante d'être découverte.
Enfants livrés à eux-mêmes, violents, à moitié illettrés, Jones Venables et Robert Thomson traînaient un après-midi d'hiver dans un centre commercial quand James Bulger, 2 ans, avait é