Abidjan de notre correspondante
On le croyait en cavale, depuis sa fuite, le 25 octobre, à bord d'un hélicoptère. Le général Robert Gueï, chassé du pouvoir par le peuple ivoirien, est réapparu hier serrant la main... du président Laurent Gbagbo. Ils se sont rencontrés dans la capitale, Yamoussoukro, pour «réconcilier la Côte-d'Ivoire avec elle-même». «Guidé par un souci de paix et de fraternité» qui, affirme-t-il, n'a cessé de l'animer depuis son irruption sur la scène politique, à Noël dernier, l'ex-numéro un a reconnu le président élu et appelé tous les militaires à retourner dans leurs casernes, avant de retourner dans son village, Kabacouma, où il «reste à la disposition du peuple»... Laurent Gbagbo s'est dit «heureux» de cette déclaration, qui doit contribuer à calmer le jeu, moins de trois semaines après sa prise de fonction dans des conditions dramatiques: «Ce qui est important, c'est que le pays entre dans un processus de réconciliation.»ÊL'heure est au grand pardon, alors que le pays vit encore sous le choc de la «semaine noire» de la présidentielle. Vaincu par les urnes, le général Gueï s'est proclamé président le 24 octobre, avant d'être renversé par la houle populaire. La garde présidentielle tire alors sur les manifestants, faisant des dizaines de victimes. Hier, l'ex-chef de la junte a «regretté les morts». Le lendemain, les militants du RDR d'Alassane Ouattara étaient brutalisés et tués, pour avoir réclamé la tenue de nouvelles élections. L'enquête pour détermi