West Palm Beach
envoyé spécial
Nouveaux décomptes ici, report de dépouillements là, juges qui se récusent à la chaîne, guérilla judiciaire sur la date butoir de remise des résultats des bureaux de vote... La Floride a connu une nouvelle journée de folie juridico-politique, hier. Un juge de Tallahassee a finalement décidé d'autoriser la Floride (dont le gouverneur, Jeb Bush, est le frère de «W») à clore le dépouillement à 17 heures. Mais, selon ce jugement, les corrections qui arriveront après cette date butoir ne pourront être ignorées sans motif. En l'état actuel, selon le décompte arrêté hier à 17 heures, Bush mène en Floride de quelques centaines de voix, décisives pour entrer à la Maison Blanche. Récit.
West Palm Beach, 7 h 30. Pour engager le décompte manuel «gargantuesque» (selon le titre du Palm Beach Post) des 430 000 bulletins du comté de Palm Beach, Charles Burton, Carol Roberts et Theresa LePore, le désormais célèbre trio qui forme la commission locale de vérification des élections, ont choisi de s'installer dans le «centre des opérations d'urgence» qui s'occupe opportunément... des ouragans. Une cinquantaine d'employés municipaux et la nuée cosmopolite des journalistes les suivent. Mais le dépouillement ne démarre pas. «Nous n'avons pas de base légale pour procéder à ce décompte», explique, sur le parking, Charles Burton, qui préside la commission. Celle-ci a en effet reçu deux avis contradictoires. La secrétaire d'Etat de Floride, la républicaine Katherine Harris,