Strasbourg envoyé spécial
Pourquoi se contenter du beurre quand on peut avoir l'argent du beurre et le sourire de la crémière? C'est sans doute ce que s'est dit Nicole Fontaine, la présidente du Parlement européen, qui a soumis, hier, aux chefs des groupes politiques un projet de «statut des députés au Parlement européen» à faire pâlir d'envie la plupart des parlementaires nationaux.
Fraude. Le système en vigueur est simple par son iniquité: chacun est payé par son pays comme un député national. Les salaires varient donc de 1 à 3,5 pour un travail identique. Les Espagnols sont les plus mal lotis (18 885 F) alors que les Italiens et les Autrichiens (respectivement 65 431 F et 55 985 F) font rêver leurs collègues. Pour compenser, les notes de frais et autres «indemnités» sont plantureuses (par exemple, 9 765 euros par mois, soit plus de 64 000 F pour payer un assistant, ou 3 385 euros, environ 22 000 F, pour le secrétariat) et très peu contrôlées, ce qui encourage la fraude.
Nicole Fontaine propose de mettre de l'ordre en versant à chacun des 626 eurodéputés la somme de 8 420 euros (55 232 F). Mis à part les députés italiens, tout le monde y gagnerait. La somme peut se discuter, mais pourquoi pas?
Réserves. En revanche, la présidente du Parlement pousse le bouchon un peu loin en proposant que le Parlement puisse librement changer le montant de l'indemnité à chaque nouvelle législature. De même, elle souhaite que cette indemnité soit soumise au léger impôt communautaire, mais aussi