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Libération

Cinq ans de coopération virtuelle

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Face à des ambitions non tenues, la sincérité de l'Europe est mise en doute.
publié le 16 novembre 2000 à 6h38

Réunir autour d'une même table des ministres israélien, syrien et libanais est le tour de force auquel est parvenue l'Union européenne depuis le lancement du partenariat euroméditerranéen, fin 1995 à Barcelone. Mais le rendez-vous de Marseille, censé donner «un nouvel élan» à ce processus de Barcelone, tombe à un moment particulièrement catastrophique: en plein retour de l'Intifada, l'objectif de créer «une zone de paix et de prospérité» dans la région a rarement paru aussi éloigné. Aussi la France, qui assure la présidence tournante de l'UE, a-t-elle évidemment renoncé à toute avancée sur la «Charte pour la paix et la stabilité».

La mise sur pied de cet instrument de dialogue politique et de prévention des crises piétinait de toute façon depuis le début de l'enlisement du processus de paix au Proche-Orient. Malgré le fort pessimisme ambiant et les demandes de report formulées par la Syrie, les Quinze ont maintenu la rencontre. Car il s'agit pour eux de convaincre leurs douze partenaires du Sud, primo, que l'accélération du processus d'élargissement à l'Est ne remet pas en cause leur intérêt pour une zone de libre-échange avec la Méditerranée; et secundo, que l'approche globale ­ avec ses trois volets, politique, économique et humain ­ initiée à Barcelone, dans la foulée des accords de paix d'Oslo, reste la bonne.

Malentendus à foison. Mais la «revitalisation» du processus de Barcelone sera le mot-clé de Marseille. Car, cinq ans après son lancement, déceptions, frustrations et