Toujours aussi furieuse, la bataille politico-juridique de Floride, dont l'issue déterminera le prochain occupant de la Maison Blanche, pourrait au moins être un peu plus ordonnée que ces jours derniers. Les belligérants, George W. Bush et Al Gore ont tous deux demandé que ce soit la Cour suprême de Floride qui centralise les différentes actions engagées depuis quelques jours. Leur principale divergence porte, on le sait, sur les modalités de dépouillement du scrutin: un comptage par les machines donne Bush gagnant de 300 voix sur l'ensemble de l'Etat (hors votes par correspondance qui seront dépouillés à la fin de la semaine). Un comptage manuel, en revanche, placerait Gore en tête.
Les machines, surtout celles du comté très démocrate de Palm Beach, ont en effet ignoré des voix pourtant clairement exprimées. Hier matin, la commission de contrôle de Palm Beach a été dans l'incapacité de commencer le décompte. «Vous ne connaîtrez jamais dans votre vie entière un tel déferlement de manoeuvres judiciaires», a constaté, désabusé, le président de la commission, Charles Burton. L'ancien secrétaire d'Etat, Waren Christopher, chef de file démocrate de la campagne de Floride, souhaite que la Cour suprême du «Sunshine State» dise «si les recomptages manuels sont légaux et si oui, qu'elle indique les délais autorisés pour les réaliser». Les républicains, eux, demandent à la même Cour de geler les décomptes manuels envisagés dans deux comtés Palm Beach et Broward le temps de régler l