Strasbourg de notre correspondante

Le président yougoslave, Vojislav Kostunica, qui était hier à Strasbourg l'invité du Parlement européen, l'a clairement signifié à plusieurs reprises à ses hôtes: la République fédérale de Yougoslavie souhaite, à terme, intégrer l'Union européenne, cette «grandiose institution internationale», véritable «modèle pour la Yougoslavie et pour les Balkans», qui a su «surmonter les guerres et son passé».

Message direct. Certes, le nouveau président sait que son pays devra patienter un peu à la porte de l'Europe communautaire: «Il est clair comme de l'eau de roche que cela prendra du temps avant que notre pays soit capable d'intégrer cette communauté de nations et d'Etats.» Il sait aussi qu'il lui faudra auparavant passer par le sas de transition qu'est devenu le Conseil de l'Europe (41 Etats en sont aujourd'hui membres), auquel il a soumis la candidature de la fédération yougoslave jeudi dernier. «Mais nous ne devons pas nous en satisfaire», a affirmé Vojislav Kostunica. Il sait enfin «qu'aucun pays des Balkans ne pourra entrer dans l'Union européenne individuellement, ce qui rend évident le fait que nous avons à développer tout d'abord de bonnes relations de voisinage». Le nouvel élu se garde de suggérer un calendrier. Mais le message est direct.

Devant les eurodéputés, qui l'ont chaleureusement ovationné, le président yougoslave a aussi demandé «de l'aide», notamment pour le retour des réfugiés du Kosovo, la reconstruction du pays, le développemen