Unique héritier mâle du président d'honneur de Fiat, Gianni Agnelli, Edoardo Agnelli a été retrouvé mort hier matin sous un viaduc de l'autoroute Turin-Savone (Italie). Selon les premiers éléments de l'enquête, Edoardo Agnelli se serait suicidé en se jetant dans le vide à partir de ce pont situé à 80 mètres du sol. Agé de 46 ans, Edoardo était depuis longtemps considéré comme l'excentrique de la dynastie turinoise. Diplômé en lettres modernes, passionné de philosophies orientales, l'héritier n'a jamais assumé de rôle directeur au sein de l'entreprise si ce n'est un bref passage au conseil d'administration du club de football de la Juventus de Turin. Mêlé, en 1990, à une affaire de stupéfiants au Kenya, Edoardo avait été ultérieurement écarté de la gestion du groupe. «Je n'ai jamais pensé à faire le manager», avait-il précisé, en 1998, dans l'une de ses rares interviews accordée, comme une provocation au quotidien communiste Il Manifesto. A cette occasion, il avait accusé «une partie de la famille de suivre une logique baroque et décadente». Critiquant la nomination de son jeune cousin John Elkann, 22 ans, au conseil d'administration de Fiat en remplacement de son autre cousin Giovannino, décédé d'un cancer, le fils de l'Avvocato avait déclaré: «Cela ressemble au geste de Caligula qui fit nommer son cheval sénateur.» Hier soir, comme pour un prince héritier, l'équipe nationale du football italienne devait observer au stade de Turin, une minute de silence en mémoire d'Edoardo