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Libération

Retour humanitaire de vétérans au viet-nam.

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Des ex-GI's viennent aider au déminage ou au reboisement.
publié le 16 novembre 2000 à 6h37

Gio Linh (province de Quang Tri) envoyé spécial

Une lande de buissons noueux s'étend au loin, jusqu'au pied de collines arrondies, de couleur ocre. Un fin rideau de pluie et de brume estompe les crêtes chauves. Ces hauteurs, bombardées de défoliant par les avions américains pendant la guerre du Viêt-nam, sont demeurées sans végétation. Vingt-cinq ans après la fin du conflit, la plaine terne que surplombent ces pentes stériles est toujours truffée d'obus, de bombes, de mines et de restes humains.

Nous voici à Charlie-One, ancienne base d'artillerie américaine, dont les canons pilonnaient les Viêt-congs infiltrés dans la zone démilitarisée séparant les deux Viêt-nams. C'est dans cette région de Quang Tri, au sud de l'ancienne ligne de démarcation, que se déroulèrent la plupart des combats de la guerre, entre 1965 et 1975. C'est aussi là que les B-52 déversèrent une bonne partie des 15 millions de tonnes de bombes et d'explosifs divers utilisés par les Etats-Unis durant le conflit (1).

Champs de mines. Casqués et engoncés dans des cirés, une vingtaine d'employés vietnamiens d'une ONG de déminage britannique (Mines Advisory Group, MAG) sondent la terre spongieuse mètre par mètre à l'aide de détecteurs de métaux. Plusieurs champs de mines totalisant 120 hectares entourant Charlie-One sont à déblayer. En deux ans, MAG en a nettoyé un tiers, déterrant 132 mines, 4263 engins explosifs et trois corps de Viêt-congs. «Le long de la DMZ, explique David Denman de MAG, il y a comme ça des ce