New Dehli de notre correspondant
La libération du célèbre acteur indien Rajkumar, relâché mercredi après 108 jours de captivité aux mains du tout aussi célèbre bandit Veerappan, marque la fin d'une longue et rocambolesque saga, qui tenait le pays en haleine. En Inde, les stars de cinéma sont de véritables légendes vivantes. Hier à Bangalore, des milliers de fans étaient venus accueillir leur idole à la descente de l'hélicoptère qui le ramenait de sa forêt.
«C'est une renaissance pour moi», a lancé l'acteur de 72 ans à ses admirateurs. Toute la journée, une foule en plein délire a déferlé sur la ville, chantant des slogans victorieux et dansant dans les rues. C'est aussi un soulagement pour les autorités, qui commençaient à craindre des émeutes si l'affaire n'était pas dénouée rapidement. L'inquiétude était d'autant plus grande qu'au-delà de la célébrité de Rajkumar, l'enlèvement avait soulevé des problèmes interethniques, particulièrement délicats en Inde.
Cocktail explosif. Outre son statut de star national, Rajkumar est en effet issu de l'ethnie Kannada, majoritaire dans l'état du Karnataka, au sud de l'Inde. Veerappan, lui, est tamoul, l'ethnie majoritaire dans l'Etat voisin du Tamil Nadu. Sachant que le brigand revendiquait une série de mesures en faveur des Tamouls au Karnataka, il y avait là un cocktail explosif. Dès l'annonce de l'enlèvement, des incidents avaient d'ailleurs éclaté à Bangalore, au point qu'un couvre-feu de deux jours avait dû y être décrété. Depuis, les