Londres de notre correspondant
Les Anglais vont-ils se révolter contre leurs frères insulaires? Alors que leurs ancêtres dominaient le royaume, ils se sentent les victimes de la décentralisation menée par Tony Blair. A la différence des Ecossais, Gallois ou Nord-Irlandais, ils ne disposent pas d'une assemblée ou d'un exécutif local et relèvent uniquement de Westminster, le parlement britannique. William Hague, le chef conservateur, vient de voler à leur secours au risque d'affaiblir un peu plus la cohésion nationale. Il promet, s'il accède au pouvoir, de leur accorder l'autonomie législative. «Permettre aux seuls Anglais de voter les lois anglaises sera l'une de nos premières priorités», a-t-il déclaré lundi devant les étudiants d'Oxford. En pratique, cela revient à interdire aux membres des autres provinces qui siègent à la Chambre des communes ou des lords de s'immiscer dans les affaires propres à l'Angleterre, comme l'éducation ou la santé.
Terrain glissant. Les conservateurs ont tout à gagner d'une telle réforme. Ils n'ont pas un seul député en Ecosse ou au pays de Galles, deux régions traditionnellement travaillistes. Le successeur de Major et de Thatcher avance sur un terrain glissant, au moment où le pays est tiraillé par des forces centrifuges. Le quotidien de gauche The Guardian l'accuse dans un récent éditorial de faire le jeu des séparatistes. «Aux yeux des tories, un parlementaire, élu en Ecosse, ne défendrait que les intérêts des Ecossais et non ceux de la Grande-