Le refus européen de condamner Israël a provoqué hier la colère des ministres arabes des Affaires étrangères réunis à Marseille avec leurs homologues européens, pour la quatrième conférence euro-méditerranéenne. Les délégations palestinienne, tunisienne et égyptienne ont donc exprimé leurs «réserves» sur le texte final de conclusion présenté par Hubert Védrine. Car l'Europe est restée fidèle à sa position de «neutralité». «La neutralité est une doctrine pernicieuse, nous ne pouvons l'accepter», a affirmé le ministre palestinien Nabil Chaath. «Il n'y a pas d'équivalence possible entre les victimes et leurs bourreaux, entre des manifestants qui jettent des pierres et une armée d'occupation qui tire à balles réelles.»
Seule concession, les conclusions de la présidence française de l'Union européenne relèvent que «de nombreux ministres» ont estimé qu'il fallait «rétablir au plus vite la liberté de circulation des biens et des personnes dans les territoires palestiniens». Autre avancée minime, les ministres européens ont «affirmé leur attachement à voir s'établir, à brève échéance, et de préférence par la négociation, un Etat souverain palestinien». Mais pour le reste, selon les trois ministres arabes, Israël a «opposé son veto» à toute déclaration reflétant mieux les discussions qualifiées d'«émouvantes, ardues mais toujours dignes et sincères» par le ministre français.
Au-delà de la crise actuelle au Proche-Orient, les ministres, réunis pour relancer le partenariat euro-méditerra