Moscou de notre correspondante
Ils étaient hier riches et puissants. Ils sont aujourd'hui dans l'oeil du cyclone. Il n'est de jour à Moscou où l'on n'annonce de nouveaux rebondissements dans la guerre qui oppose le Kremlin à deux «oligarques» ou plutôt ex-oligarques russes, Vladimir Goussinski, patron du groupe de presse Media Most, et Boris Berezovski, magnat du pétrole et de la presse, autrefois proche de Boris Eltsine. On les convoque au Parquet, on saisit certains de leurs avoirs, on les accuse. Les deux hommes ont fui à l'étranger d'où ils essaient tant bien que mal de riposter.
Déballage. C'est ainsi que Berezovski, accusé d'avoir détourné à son profit près d'un milliard de dollars appartenant à la compagnie aérienne russe Aeroflot via deux sociétés suisses, s'est soudainement indigné de la nouvelle vertu du Kremlin. Poutine, dit-il, n'a pas fait la fine bouche quand l'argent d'Aeroflot finançait sa campagne électorale, au service de laquelle s'était mise la chaîne de télé ORT, à l'initiative de Berezovski. Jusqu'alors Berezovski, qui a renoncé à ses actions dans ORT au début de l'automne, s'était bien gardé de reconnaître le moindre détournement. Et ce déballage pourrait lui nuire davantage qu'il ne discrédite le Kremlin qui n'a même pas jugé bon d'entamer une polémique.
Dans un premier temps, Berezovski s'était rallié à Poutine, notamment pour échapper aux poursuites entamées contre lui en 1999 dans le cadre de l'affaire Aeroflot lorsqu'Evgueni Primakov était devenu Pre