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Libération

Hécatombe à l'alcool frelaté au Kenya.

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Une centaine de morts à Nairobi à cause du chang'aa au méthanol.
publié le 18 novembre 2000 à 6h44

Nairobi de notre correspondant

Vendredi soir, la police kényane annonçait comme «imminent» un vaste coup de filet à Nairobi dans le milieu des vendeurs de chang'aa. Une cuvée coupée au méthanol de cet alcool, prétendument traditionnel mais généralement distillé à partir de tout et n'importe quoi, a déjà tué près de 100 personnes et en a envoyé plus de 400 autres à l'hôpital dans un état critique.

La distillation de chang'aa se fait partout dans les bidonvilles qui ceinturent les beaux quartiers de Nairobi, au vu et au su de tous, en particulier de la police, qui trouve dans la protection de ce commerce une intéressante source de revenus. D'ailleurs, malgré les pages entières des quotidiens kényans consacrées à l'agonie des intoxiqués, relayées par les reportages de la télé et de la radio sur fond sonore de gémissements, les buveurs n'ont pas renoncé à l'alcool des bidonvilles.

C'est que la chang'aa, au Kenya, est partout. Les fabricants rivalisent d'imagination pour que leur potion, dopée à l'aide de tout ce que l'industrie chimique locale compte de sous-produits, assure le plus gros «coup de pied» au consommateur. Il y a quelques mois, des produits pour embaumer les morts avaient été ajoutés à une cuvée. Les consommateurs en avaient perdu la vue, mais, le lendemain, personne ne songeait à renoncer au «coup de pied» à 1 franc le verre, qui suffit à soûler un individu bien-portant.

Il y a gros à parier que

la police kényane concentrera son attention sur les femmes qui dirigent les