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Libération

Divisions d'état-major.

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publié le 20 novembre 2000 à 6h44

Les militaires français n'ont pas vu venir le coup. Tout à leur certitude d'être la cheville ouvrière de l'Europe de la défense et donc incontournables, les galonnés français n'avaient aucun doute sur le fait d'obtenir la direction de l'état-major militaire de l'UE, qui devrait prendre ses fonctions au semestre prochain. Il s'agit d'un poste clé puisque cet organe dirigera les 60 000 hommes de la force de réaction rapide européenne, dont la composition est annoncée aujourd'hui, à Bruxelles, par les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des Quinze.

Quelque peu inquiet, le Quai d'Orsay avait offert ses services au ministère de la Défense pour s'assurer que les alliés de la France étaient bien prêts à voter pour le candidat français, le général Marcel Valentin. Refus méprisant. Le ministère de la Défense, pris d'un doute tardif, a néanmoins demandé à Jacques Chirac d'intervenir auprès de Gerhard Schröder. Les Allemands ont répondu par un beau «bras d'honneur», selon l'expression d'un diplomate: alors que Paris et Berlin célébraient leur amitié à Vittel, le 10 novembre, l'Allemagne présentait au même moment, à Bruxelles, son propre candidat, le général Rainer Schuwirth ­ une pointure incontestée ­, à la surprise totale des Français. Il a été immédiatement élu par ses pairs, le candidat français restant sur le carreau. Manifestement, Berlin avait préparé son coup de longue date. Prévenus, les dirigeants français à Vittel n'ont guère goûté la manoeuvre, même s'ils esti