Menu
Libération

Amnesty International «déçue» par Alger

Article réservé aux abonnés
L'organisation humanitaire dénonce la mauvaise volonté des autorités.
publié le 21 novembre 2000 à 6h50

Le malentendu aura été total. En autorisant, après des années d'interdiction, Amnesty International à venir à Alger pour la seconde fois en cinq mois, les autorités algériennes entendaient instaurer une routine dans les rapports avec cette organisation, qui permettrait de montrer que l'Algérie était désormais un pays normal. Amnesty comptait, elle, enquêter réellement, attendant des réponses sur des cas précis de violations de droits de l'homme.

Blocages. La conférence de presse, tenue par l'organisation humanitaire, dimanche à Alger, à l'issue d'un séjour de deux semaines, a mis fin à l'équivoque. «Les autorités ne sont pas prêtes à nous rencontrer et à répondre aux questions qui nous préoccupent. Il est important que l'Etat dépasse le stade de la rhétorique sur la question des droits de l'homme», affirmait Robert Clark, le chef de la délégation d'Amnesty en exprimant sa «déception». En revenant cinq mois plus tard à Alger, Amnesty a en effet retrouvé les mêmes blocages, les mêmes silences, le même vide: aucune enquête indépendante et impartiale menée sur les exactions commises par les forces de sécurité, par les milices armées, par l'Etat ou par les groupes armés islamistes; aucune réponse aux cas soulevés; impossibilité de rencontrer de hauts responsables algériens, civils et encore moins militaires.

Dès le début de sa visite, Amnesty, lasse d'entendre des magistrats, des avocats ou des responsables lui répéter qu'ils «n'étaient au courant de rien», avait demandé à rencontr