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Libération

Déluge de feu sur la bande de Gaza..

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Après l'attentat meurtrier contre un bus d'enfants de colons, Tsahal a pilonné le territoire.
publié le 21 novembre 2000 à 6h49

Gaza envoyé spécial

Venant du large, une noria d'hélicoptères, invisibles dans la nuit, a fondu sur Gaza. Alertées par le bruit sourd des rotors, les rares personnes qui traînaient encore dans les rues ont rapidement regagné leur appartement. A 18 h pile, les appareils israéliens tiraient leurs premières roquettes sur la ville. Fusant dans le ciel, les longues traînées orange ont filé vers les cibles choisies dans l'après-midi par le Conseil de sécurité d'Israël, réuni en urgence pour mettre au point les détails des représailles.

Après l'attentat du matin, contre un bus transportant des écoliers des colonies de Kfar Darom et de Gush Qatif, les frappes ne faisaient aucun doute. En fin d'après-midi, toutes les casernes des forces de sécurité palestiniennes avaient été évacuées... Les policiers prenant position par petits groupes au pied des arbres, le long des mosquées. La riposte fut d'une extrême dureté.

Noir total. Dessinant les immeubles en ombre chinoise sur la mer, les boules de feu ont illuminé le centre de Gaza pendant plus d'une heure, alors que l'écho des explosions retentissait dans les avenues vides. A la première détonation, un imam lançait, du haut de son minaret, un retentissant «Allah Akbar». A la deuxième frappe, l'électricité était coupée, plongeant la ville dans le noir total alors que le réseau de téléphones mobiles croulait sous les appels des familles apeurées. Longeant la plage, les hélicoptères ont poursuivi leur matraquage, visant tour à tour les bureaux