Menu
Libération

La défense européenne fait le compte de ses troupes

Article réservé aux abonnés
La Force de réaction rapide pourra mobiliser 60 000 soldats.
publié le 21 novembre 2000 à 6h50

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Les Quinze ont passé virtuellement en revue la Force de réaction rapide européenne. Chaque pays de l'Union, au cours de la Conférence d'engagement de forces tenue hier à Bruxelles par les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, a annoncé les moyens en hommes et en matériel qu'il était prêt à mettre au service de cette Force de 60 000 fantassins environ, qui sera opérationnelle au plus tard en 2003. Seul le Danemark n'apporte pas de contribution, non qu'il soit neutre (il est membre de l'Otan) mais parce qu'il refuse, par principe, de participer à toute aventure européenne trop intégratrice.

L'affaire a été rondement menée, ce qui est assez rare dans la construction communautaire pour être souligné. La défense européenne était en effet dans les limbes il y a encore deux ans, maintenue là par les atlantistes qui craignaient qu'une émancipation militaire de l'Union n'aboutisse à remettre en cause l'Otan et donc la présence américaine. Mais, en décembre 1998, à Saint-Malo, le gouvernement britannique dirigé par Tony Blair, alors à la recherche d'un dossier sur lequel prouver son nouvel engagement européen, a accepté de donner corps au «pilier européen de l'Otan».

«Gestion de crise». En novembre 1999, à Bruxelles, la Grande-Bretagne et la France proposaient de créer une «force de réaction rapide» capable d'assurer des missions de «gestion de crise» (maintien de la paix, évacuation de ressortissants européens...). A Helsinki, en décemb