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Libération

Un Premier ministre en sursis au Japon

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La motion de censure visant le très contesté Yoshiro Mori a échoué.
publié le 21 novembre 2000 à 6h50

Tokyo de notre correspondant

Gaffeur patenté, discrédité par son manque de charisme et confronté à une rébellion ouverte au sein de son propre parti, Yoshiro Mori a néanmoins réussi à sauver sa tête dans la nuit de lundi à mardi. A force de pressions sur les parlementaires du parti libéral-démocrate (PLD) qu'il préside, le Premier ministre japonais est parvenu in extremis à faire échouer une motion de censure dirigée contre son gouvernement. Deux factions importantes du PLD, dirigées par les députés dissidents Koichi Kato et Taku Yamazaki, avaient promis de voter aux côtés de l'opposition pour acculer Mori à la démission. Mais à l'aube, leurs leaders ont dû battre en retraite et prôner l'abstention. Une volte-face obtenue de haute lutte par les caciques du parti, au pouvoir presque sans interruption depuis la fin de la guerre.

Impopularité. Malgré cette victoire à l'arraché, Yoshiro Mori apparaît toutefois condamné à moyen terme. Cette crise parlementaire aiguë, qui a vu des députés de la majorité lancer des verres d'eau à la figure de leurs adversaires en pleine session de la Diète, a démontré que personne au sein du PLD ne lui fait vraiment confiance. L'impopularité de son gouvernement est notoire. Et beaucoup concèdent, au sein de la majorité, que le temps est venu pour Mori de quitter le fauteuil dans lequel il s'est installé presque par surprise en mai dernier, après le décès brutal de son prédécesseur Keizo Obuchi. Le numéro un nippon reste pour l'instant le plus petit c