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Libération

Le pari chinois de Mary Robinson

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Elle a signé un accord de coopération avec Pékin sur les droits de l'homme.
publié le 22 novembre 2000 à 6h53

Pékin de notre correspondant

Une «étape importante», comme le proclame Mary Robinson, haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, ou un «accord au rabais», comme le dénoncent les organisations de défense des droits de l'homme? Mary Robinson a fait un pari audacieux en signant au cours de sa visite à Pékin, lundi et mardi, un accord de coopération avec le gouvernement chinois dans le domaine des droits de l'homme. Un texte qui a mis deux ans à être négocié, et qui n'engage pas spécifiquement la Chine à changer quoi que ce soit à ses pratiques répressives, mais dont l'ONU espère qu'il marque une évolution de Pékin en la matière.

Porte ouverte. L'ancienne présidente irlandaise a défendu sa démarche, hier, lors d'une conférence de presse: «c'est un pas très significatif de la part de la Chine, et je tiens à le reconnaître», a-t-elle dit, tout en admettant que «tout ne va pas changer en une nuit». «Mais il n'est pas suffisant de critiquer, il faut aussi être prêt à engager un dialogue quand la porte est ouverte», a-t-elle déclaré en réponse aux critiques des ONG.

«Cet accord ne me réduit pas au silence», a également proclamé la haut-commissaire, qui a été longuement reçue hier par le président Jiang Zemin. Et elle l'a prouvé, en réclamant à Pékin la fermeture des camps de «rééducation par le travail», en dénonçant les mauvais traitements dont sont victimes les adeptes de la secte Falungong, ou encore en estimant que la condamnation des dissidents au nom de la «sécurité de