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Libération

«Les Israéliens ont franchi un point de non-retour».

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A Gaza, les frappes de Tsahal n'entament pas la ferveur des Palestiniens.
publié le 22 novembre 2000 à 6h54

Gaza envoyé spécial

Choqués, incrédules, les Gazaouites ont découvert au petit matin l'étendue des dégâts infligés à leur ville par les hélicoptères de combat israéliens. Badauds, policiers, écoliers se sont tous retrouvés, hier, devant les bâtiments mutilés par les frappes. Et leur terreur de la veille a fait place à la rage. Ils étaient des centaines, rassemblés devant les studios de la télévision. Antennes pliées, toit arraché, vitres soufflées, le petit immeuble construit sur une colline des faubourgs orientaux a souffert, touché par cinq roquettes. Son relais hertzien n'est plus qu'enchevêtrement de fer tordu. Les émissions ont dû être interrompues. «Sans que l'on sache pour combien de temps», regrette Ibrahim. L'ingénieur enjambe les gravats qui encombrent les escaliers menant à la salle de montage. Les consoles, «don de la coopération française», jonchent le sol. Le cabinet des maquilleuses. Pulvérisé.

Détermination. Le bombardement, ici, n'a pas fait de victime. La trentaine de techniciens de service ont pris la fuite à l'approche des hélicoptères. Seule consolation pour les journalistes, l'émetteur de la radio a survécu à l'attaque. Pour preuve de leur détermination, les animateurs de la chaîne diffusent en boucle une vieille rengaine de Fairouz. Mélancolique, la diva libanaise y chante Jérusalem. Ibrahim retrouve le sourire. «Malgré toute la force de leurs armes, les Israéliens n'y changeront rien. La ville sainte sera, un jour, la capitale d'un Etat palestinien.»

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