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Libération

Difficile réconciliation en Côte-d'Ivoire.

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La candidature de Ouattara aux législatives a été retenue.
publié le 23 novembre 2000 à 6h57

Abidjan de notre correspondante

Malgré de réels efforts d'apaisement, la réconciliation prônée par le nouveau pouvoir ivoirien connaît quelques couacs. En dépit du feu vert du juge d'instruction, le procureur militaire Kessy a refusé de remettre en liberté les ex-numéros deux et trois de la junte ivorienne, les généraux Palenfo et Coulibaly. «C'est de l'acharnement contre mes clients», s'est plaint Me Fanny Mory, défenseur des officiers proches de l'ancien Premier ministre Ouattara. Les deux généraux sont inculpés de complicité dans l'attentat contre leur ancien patron, le général Gueï, en septembre dernier. Palenfo et Coulibaly s'étaient réfugiés à l'ambassade du Nigeria avant d'être conduits en prison après l'accession au pouvoir du nouveau président, Laurent Gbagbo. Or, l'aide de camp du général Palenfo, son principal «accusateur», a expliqué qu'on lui avait extorqué des «aveux» sous la torture. Une trentaine de militaires, arrêtés pour cette affaire, ont été torturés, trois ont succombé aux traitements infligés par les hommes de Boka Yapi, chef de la milice présidentielle (Libération du 15-16 octobre). Plusieurs rescapés accusent aujourd'hui le procureur militaire, le commissaire Kessy, d'avoir assisté aux interrogatoires à coups de barres de fer sur un tapis de barbelés. Les avocats demandent que ce magistrat soit déchargé du dossier. Pour l'un des défenseurs, il s'agit en fait d'«une affaire politique», un règlement de comptes visant Ouattara, toujours suspect aux yeux