Washington de notre correspondant
A quoi tient l'élection du président de la première puissance mondiale? A une poignée de «confettis à fossettes», traduction littérale de dimpled chads. Pour Al Gore, ces quelques centaines de minuscules bouts de papiers représentent son dernier espoir d'accéder à la Maison Blanche.
Mollesse. Tels des Shadoks, les employés municipaux de trois comtés de Floride (Palm Beach, Miami-Dade et Broward) comptent et recomptent les bulletins de vote, des fiches de cartons dont les petites cases prédécoupées (chads) devaient théoriquement être perforées par les électeurs à l'aide d'un poinçon. La mission de ces agents, qui agissent sous l'oeil d'observateurs républicains et démocrates, est de détecter les quelque milliers de bulletins qui n'ont pas été «lus» par les machines, et d'interpréter l'intention réelle des votants. Souvent en effet comme on ne le sait que trop , l'électeur est mou. Il n'appuie pas assez fort sur le poinçon. Le petit carré reste accroché par un, deux ou trois de ses coins. Et, parfois, il n'y a qu'une bosse ou une éraflure portée sur la case: c'est ce qu'on appelle les dimpled chads ou les prégnant chads («confettis enceints»: ils tiennent encore mais sont gonflés d'un côté).
Ils sont coeur de la polémique entre les deux partis: faut-il les prendre en compte ou non? Si oui, Gore a de très bonnes chances de gagner. Si non, c'est Bush qui sera le prochain président. La Cour suprême de Floride, mardi, n'a pas directement tranché l