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Libération

Les mots de la peur chez les élèves israéliens.

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Dans les écoles, des débats sont organisés pour juguler l'angoisse.
publié le 23 novembre 2000 à 6h56

Jérusalem de notre correspondante

Omniprésent dans les médias et dans la rue, le nouveau conflit israélo-palestinien a aussi fait son entrée dans les écoles israéliennes. Discrètement. Difficile d'ailleurs d'interroger les enfants dans leur classe ou à la sortie. Seuls les professeurs parlent, avec réticence, des angoisses de leurs élèves mais aussi de leurs propres interrogations. Du malaise qui, semble-t-il, est énorme après plusieurs semaines d'affrontements. C'était à la fin octobre. Le conflit avec les Palestiniens durait depuis près d'un mois. La période des fêtes juives était finie: Rosh Hashana (le nouvel an), Kippour (le grand pardon), Sukkot (la fête des cabanes). L'heure était au rassemblement, au début d'une nouvelle aventure scolaire.

Angoisses. Au lycée René-Cassin de Jérusalem, où les classes s'échelonnent de la cinquième à la terminale, on a choisi ce moment pour discuter avec les adolescents. «Quand les événements ont éclaté, on n'en a pas parlé tout de suite. Les premiers jours, la direction avait juste réuni les élèves en leur disant qu'on était tous sous le coup de ce qui était en train de se passer et qu'on en parlerait plus tard avec eux. On sentait beaucoup d'angoisses chez certains, qui habitent dans la banlieue nord de la ville...», explique Michèle Friedman, un des professeurs principaux de cet établissement laïc dépendant du ministère de l'Education.

L'évocation du conflit avec les élèves a été montée comme une véritable «opération». Les professeurs o