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Libération

Les ratés de la stratégie antiterroriste en Espagne.

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Les politiques sous le choc après le dernier attentat d'ETA.
publié le 23 novembre 2000 à 6h57

Madrid de notre correspondant

«Ce matin, l'Espagne s'est réveillée en deuil.» Hier matin, devant les Cortès (la Chambre des députés espagnols), le roi Juan Carlos se serait bien passé d'avoir à commencer par ces mots un discours qui se voulait historique. Cela faisait exactement un quart de siècle que ce descendant des Bourbon était couronné roi d'Espagne, deux jours seulement après la mort de Franco. Un anniversaire qui devait fournir un prétexte à la célébration de ce monarque très populaire, à qui environ 80 % des Espagnols prêtent un rôle déterminant dans la réussite de la transition démocratique.

Visiblement ému, Juan Carlos a consacré une bonne partie de son discours au dernier attentat, perpétré par l'ETA à Barcelone dans la nuit de mardi à mercredi. La victime, Ernest Lluch, 63 ans, professeur d'histoire économique à l'université de Barcelone, a été tué de deux balles dans la tête alors qu'il garait son véhicule dans son garage. Son cadavre n'a été découvert que près de deux heures plus tard, vers 23 heures.

L'attentat a provoqué une forte commotion parmi les dirigeants catalans, lesquels, de Jordi Pujol, président du gouvernement régional, à Joan Clos, le maire de Barcelone, se sont aussitôt rendus sur les lieux. Le choc a été très durement ressenti dans le camp socialiste: Ernest Lluch avait été ministre de la Santé dans le premier gouvernement de Felipe Gonzalez, entre 1982 et 1986, avant de diriger l'Université internationale Menendez Pelayo, à Santander (Nord). C'e