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Libération

La dinde de Thanksgiving calme l'imbroglio américain.

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Les avocats des deux camps jouent leur va-tout. Date butoir : dimanche à 17 heures.
publié le 24 novembre 2000 à 7h03

Washington

de notre correspondant

Crise politique ou pas, il y a des moments plus importants que l'élection d'un président chez les Américains. Comme le jour de Thanksgiving où, en l'honneur des premiers «pilgrims», il s'agit d'ingérer quelque 250 000 tonnes de viande de dinde dans le pays. Même Dick Cheney, candidat républicain à la vice-présidence, pris mercredi d'un malaise cardiaque, n'a pas renoncé à la tradition: une dinde devait être hier engloutie en famille autour de son lit d'hôpital.

A Palm Beach, les compteurs ont cessé de compter. Seuls ceux de Broward, un peu plus au sud, ont bravement continué leur travail pour être dans les temps. La Cour suprême de Floride a autorisé, mardi, la poursuite de ces vérifications manuelles, mais fixé la fin du match à dimanche 17 heures (23 h en France). Pour l'heure, Bush mène de 930 voix.

Les avocats des deux camps mangeront leur dinde sur le pouce. Ils s'activent dans tous les sens. Ceux de Gore tentent par tous les moyens d'imposer la reprise du décompte dans le comté de Miami-Dade, encore plus au sud. La commission du comté, jugeant qu'elle n'aurait pas le temps de finir son laborieux travail ­ 654 000 bulletins ­ avant dimanche, a décidé de jeter l'éponge. L'équipe de Gore a attaqué cette décision en référé, a été déboutée mercredi, et a vu son appel devant la Cour suprême de Floride rejeté hier. Mais les sept juges n'avaient pas été faciles à réunir (toujours la dinde...).

L'équipe de Bush n'a pas perdu l'espoir de faire interd