Les Roumains éliront dimanche leurs députés et leur président. L'ex-communiste Ion Iliescu, déjà chef de l'Etat de 1990 à 1996, est donné favori (plus de 40 % d'intentions de vote) et son parti, le PDSR, devrait obtenir une forte majorité au Parlement. Le leader de l'extrême droite, Corneliu Vadim Tudor, arriverait en deuxième position pour la présidentielle avec 19 %, selon les sondages.

Piatra-Neamt envoyé spécial

Chaque matin, dès l'ou- verture des portes, la foule se presse dans le hall enfumé de la mairie. Des paysans avec leur toque en mouton sur la tête côtoient des petites vieilles brandissant des imprimés couverts de tampons, ou des familles de Tziganes à la recherche d'un toit. «En période électorale, c'est plus facile d'obtenir des aides», explique un ouvrier au chômage qui fait antichambre devant le bureau du maire. Ioan Rotaru, premier citoyen de Piatra-Neamt, préfecture des contreforts des Carpates (120000 habitants en ville, 500000 dans la commune), n'hésite jamais à rendre service. «Je suis de gauche, j'aime aider mes concitoyens», assure cet ancien responsable d'une imprimerie de presse devenu, après la «révolution» de 1989, directeur de Ceauhlaul, le principal quotidien local. Maire depuis 1996, il a été triomphalement réélu lors des municipales de juin dernier avec 65 % des voix au premier tour. «C'est d'abord un succès personnel», précise Ioan Rotaru. Seul son homologue de la ville voisine de Bacau, lui aussi membre du PDSR (Parti de la démocratie sociale,