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Libération

En Roumanie, les ratés de la transition profitent à Iliescu

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Favori de la présidentielle, l'ex-apparatchik profite de la crise et des divisions de la coalition sortante.
publié le 25 novembre 2000 à 7h09

Bucarest envoyé spécial

Quand Ion Iliescu, 73 ans, sillonne le pays dans sa campagne pour la présidentielle de dimanche, il est précédé de véhicules de police aux gyrophares allumés comme pour un cortège officiel. S'il n'est encore que le candidat de l'opposition de gauche, le leader du PDSR (Parti de la démocratie sociale roumain) fait d'ores et déjà figure de président. Ex-ministre de la Jeunesse de Ceausescu, dénoncé comme «néocommuniste» par ses adversaires, mais se présentant comme social-démocrate, il est le grand favori des élections, avec 40 % des intentions de vote au premier tour.

Interminable transition. Iliescu a déjà dirigé la Roumanie après la «révolution», de 1990 à 1996. Sa défaite, face à Emil Constantinescu, avait fait espérer aux Roumains qu'ils pourraient enfin rattraper les ex-pays frères dans leur route vers l'Europe. «L'échec des quatre ans de gouvernement des libéraux et de la droite a été tel qu'il a fait oublier celui d'Iliescu les années précédentes», souligne Silviu Brucan, ex-communiste, puis dissident devenu un prestigieux analyste politique.

Une majorité de Roumains votera d'abord «contre», et Iliescu incarne les espoirs d'une population plongée dans les difficultés d'une interminable transition. Plus du tiers vit avec à peine 1 dollar par jour, le chômage a doublé en quatre ans et le pouvoir d'achat baissé d'un quart. Un timide début de croissance, depuis un an, sous le gouvernement de Mugur Isarescu, candidat avec le soutien de la Convention dém