Belgrade de notre correspondante
«Madame se maquille, alors que la maison brûle.» C'est en ces termes que Zeljko Simic décrit l'autisme dont souffre, selon lui, le Parti socialiste (SPS) de Slobodan Milosevic, qui tient ce samedi un congrès extraordinaire, après avoir perdu la bataille électorale, le 24 septembre dernier, et avoir dû ensuite céder le pouvoir sous la pression de la rue. Jeune cadre, Zeljko Simic a récemment rejoint de nombreux anciens proches de Milosevic qui ont rendu leur carte.
Solide infrastructure. C'est le premier congrès que les socialistes, issus du Parti communiste, tiennent, alors qu'ils ne sont plus au pouvoir. Un pouvoir qui aura duré près d'un demi-siècle. C'est aussi le premier congrès à l'issue incertaine, tant les dissensions au sein du parti sont grandes et les analyses contradictoires. Pour les uns, ce congrès sera le chant du cygne du parti, pour les autres, il donnera lieu à une «purification» qui lui permettra de se réformer et d'assumer son rôle de plus importante formation d'opposition. Le SPS bénéficie encore d'une solide infrastructure, héritée du PC, et de vastes ressources financières.
Après un silence de sept semaines, Milosevic, fondateur du SPS en 1990, est réapparu mardi à la télévision dans le cadre de la présentation des formations qui vont participer, le 23 décembre prochain, aux législatives anticipées en Serbie. Recourant à sa vieille rhétorique, il a assuré les socialistes qu'ils pouvaient enregistrer un succès en resserrant