Berlin de notre correspondante
L'histoire est si horrible qu'elle ne quitte plus la une de tous les journaux allemands. Le 13 juin 1997, à la piscine découverte de Sebnitz, une petite ville de l'ex-RDA, à la frontière avec la République tchèque, un groupe de vingt ou trente néonazis auraient frappé, drogué puis noyé un enfant de 6 ans, Joseph Abdulla, de père irakien et de mère allemande. Plus de trois ans durant, la ville aurait gardé son secret, bien que le crime se soit produit au beau milieu de 300 nageurs, enfants et adultes, qui s'amusaient à la piscine par ce bel après-midi ensoleillé. Trois ans d'acharnement auront été nécessaires aux parents pour amener la justice à rouvrir l'enquête et arrêter trois suspects: Maik H..., 20 ans, Sandro R..., 25 ans, et Ute S..., 21 ans. Le premier est connu comme membre d'une organisation néonazie locale, les SSS, Skinheads de la Suisse saxonne, la région où se trouve Sebnitz.
Suspects. Les témoignages récoltés par la mère décrivent un meurtre méthodiquement exécuté. Selon un premier témoin, âgé de 23 ans, Joseph était allongé seul sur sa serviette, sa soeur de 12 ans étant partie nager, quand Maik et Sandro sont venus le chercher. «Etranger de merde, viens avec nous ou on te refroidit», auraient commencé les agresseurs, traînant l'enfant jusqu'à un kiosque. Là, la troisième suspecte, Ute, aurait acheté un verre de schnaps, dans lequel elle aurait versé un autre produit, a raconté un second témoin, de 16 ans. Au total, six ou sept ski